J'utilise la fonctionnalité Docker volume mounts dans tous mes projets depuis septembre 2015.
Généralement, sous la forme suivante :
services:
postgres:
image: postgres:17
...
volumes:
- ./volumes/postgres/:/var/lib/postgresql/data/
D'après mes recherches, la fonctionnalité volumes mounts a été introduite dans la version 0.5.0 en juillet 2013.
À cette époque, je crois me souvenir que Docker permettait aussi de créer des volumes anonymes.
Je n'ai jamais apprécié les volumes anonymes, car lorsqu'un conteneur était supprimé, il devenait compliqué de retrouver le volume associé.
À cette époque, Docker était nouveau et j'avais très peur de perdre des données, par exemple, les volumes d'une instance PostgreSQL.
J'ai donc décidé qu'il était préférable de renoncer aux volumes anonymes et d'opter systématiquement pour des volume mounts.
Ensuite, peut-être en janvier 2016, Docker a introduit les named volumes, qui permettent de créer des volumes avec des noms précis, par exemple :
services:
postgres:
image: postgres:17
...
volumes:
- postgres:/var/lib/postgresql/data/
volumes:
postgres:
name: postgres
$ docker volume ls
DRIVER VOLUME NAME
local postgres
Ce volume est physiquement stocké dans le dossier /var/lib/docker/volumes/postgres/_data
.
Depuis, j'ai toujours préféré les volumes mounts aux named volumes pour les raisons pratiques suivantes :
postgres
» ? Mais alors, quel nom donner au volume PostgreSQL dans le projet B ? Avec les volume mounts, ce problème ne se pose pas.rm -rf ~/git/github.com/stephan-klein/foobar/
, cette commande effacera non seulement l'intégralité du projet, mais également ses volumes Docker.docker volume inspect
pour trouver le chemin du volume.La stratégie que j'ai choisie basée sur volumes mounts a quelques inconvénients :
volumes/
, situé dans le répertoire du projet, est root
. Cela entraîne fréquemment des problèmes de permissions, par exemple lors de l'exécution des scripts de linter dans le dossier du projet. Pour supprimer le projet, je dois donc utiliser sudo
. Je précise que ce problème n'existe pas sous MacOS. Je pense que ce problème pourrait être contourné sous Linux en utilisant podman.docker compose down -v
ne détruit pas les volumes.Je suis pleinement conscient que ma méthode basée sur les volume mounts est minoritaire. En revanche, j'observe qu'une grande majorité des développeurs privilégie l'utilisation des named volumes.
Par exemple, cet été, un collègue a repris l'un de mes projets, et l'une des premières choses qu'il a faites a été de migrer ma configuration de volume mounts vers des named volumes pour résoudre un problème de permissions lié à Prettier, eslint ou Jest. En effet, la fonctionnalité ignore de ces outils ne fonctionne pas si NodeJS n'a pas les droits d'accès à un dossier du projet 😔.
Aujourd'hui, je me suis lancé dans la recherche d'une solution me permettant d'utiliser des named volumes tout en évitant les problèmes de collision entre projets.
Je pense que j'ai trouvé une solution satisfaisante 🙂.
Je l'ai décrite et testée dans le repository docker-named-volume-playground
.
Ce repository d'exemple contient 2 projets distincts, nommés project_a
et project_b
.
J'ai instancié deux fois chacun de ces projets. Voici la liste des dossiers :
$ tree
.
├── project_a_instance_1
│ ├── docker-compose.yml
│ └── .envrc
├── project_a_instance_2
│ ├── docker-compose.yml
│ └── .envrc
├── project_b_instance_1
│ ├── docker-compose.yml
│ └── .envrc
├── project_b_instance_2
│ ├── docker-compose.yml
│ └── .envrc
└── README.md
Ce repository illustre l'organisation de plusieurs instances de différents projets sur la workstation du développeur.
Il ne doit pas être utilisé tel quel comme base pour un projet.
Par exemple, le "vrai" repository du projet projet_a
se limiterait aux fichiers suivants : docker-compose.yml
et .envrc
.
Voici le contenu d'un de ces fichiers .envrc
:
export PROJECT_NAME="project_a"
export INSTANCE_ID=$(pwd | shasum -a 1 | awk '{print $1}' | cut -c 1-12) # Used to define docker volume path
export COMPOSE_PROJECT_NAME=${PROJECT_NAME}_${INSTANCE_ID}
L'astuce que j'utilise est au niveau de INSTANCE_ID
. Cet identifiant est généré de telle manière qu'il soit unique pour chaque instance de projet installée sur la workstation du développeur.
J'ai choisi de générer cet identifiant à partir du chemin complet vers le dossier de l'instance, je le passe dans la commande shasum
et je garde les 12 premiers caractères.
J'utilise ensuite la valeur de COMPOSE_PROJECT_NAME
dans le docker-compose.yml
pour nommer le named volume :
services:
postgres:
image: postgres:17
environment:
POSTGRES_USER: postgres
POSTGRES_DB: postgres
POSTGRES_PASSWORD: password
ports:
- 5432
volumes:
- postgres:/var/lib/postgresql/data/
healthcheck:
test: ["CMD", "sh", "-c", "pg_isready -U $$POSTGRES_USER -h $$(hostname -i)"]
interval: 10s
start_period: 30s
volumes:
postgres:
name: ${COMPOSE_PROJECT_NAME}_postgres
Exemples de valeurs générées pour l'instance installée dans /home/stephane/git/github.com/stephane-klein/docker-named-volume-playground/project_a_instance_1
:
INSTANCE_ID=d4cfab7403e2
COMPOSE_PROJECT_NAME=project_a_d4cfab7403e2
project_a_d4cfab7403e2-postgres-1
project_a_a04e7305aa09_postgres
Cette méthode me permet de suivre une pratique plus mainstream — utiliser les named volumes Docker — tout en évitant la collision des noms de volumes.
Je suis conscient que ce billet est un peu long pour expliquer quelque chose de simple, mais je tenais à partager l'historique de ma démarche.
Je pense que je vais dorénavant utiliser cette méthode pour tous mes nouveaux projets.
20224-12-10 11h27 : Je tiens à préciser qu'avec la configuration suivante :
services:
postgres:
image: postgres:17
...
volumes:
- postgres:/var/lib/postgresql/data/
volumes:
postgres:
Quand le nom du volume postgres
n'est pas défini, docker-compose le nomme sous la forme ${COMPOSE_PROJECT_NAME}_postgres
. Si le projet est stocké dans le dossier foobar
, alors le volume sera nommé foobar_postgres
.
$ docker volume ls
DRIVER VOLUME NAME
local foobar_postgres