En 2016, j'ai testé Fedora Atomic Host, une expérience pénible

Journal du lundi 13 octobre 2025 à 22:54

Cette note fait partie de la série de notes : "J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈".


J'ai eu mon premier contact avec une distribution dite "Atomic" ou "Immutable" en 2016.

On m'avait donné accès à une instance de la distribution Fedora Atomic Host de Atomic Project (page "Introduction to Project Atomic" de 2016).

On m'avait présenté le concept ainsi : « Il s'agit d'une distribution atomic immutable où tu ne peux rien installer directement sur l'OS. L'avantage ? Un système très stable et sécurisé. L'approche est 100% centrée sur le paradigme des containers Docker. Besoin d'un outil cli ? Tu utilises un container Docker. »

L'expérience a été pénible pour moi. Par exemple, je n'avais même pas accès à vim.
Je me sentais bloqué à chaque étape.
Je comprenais l'intérêt du concept et il me séduisait théoriquement, mais en pratique, l'expérience était vraiment désagréable. Cela explique pourquoi jusqu'à cette semaine, 9 ans après, je n'ai jamais retouché à ce type de distribution tout en gardant un œil sur leurs développements.


Note suivante : "Peu à peu depuis 2015, le terme immutable est remplacé par atomic".


Journaux liées à cette note :

Peu à peu depuis 2015, le terme immutable est remplacé par atomic #CoreOS, #linux, #distribution-linux, #fedora

Cette note fait partie de la série de notes : "J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈".

Note précédente : "En 2016, j'ai testé Fedora Atomic Host, une expérience pénible".


Après avoir étudié et testé CoreOS pendant une semaine, je réalise que la plupart des informations que j'avais entendues sur cette distribution, et plus généralement sur les immutables ou atomiques, étaient approximatives et m'ont conduit à des erreurs de compréhension.

Quelques exemples de propos que j'ai entendus de la part d'amis sur ce sujet.

En 2025 :

« Une distribution readonly ça empêchait pas mal de choses. Je n'ai pas creusé, je n'y connais rien, mais j'ai vu beaucoup de gens se plaindre. »

ou encore 2024 :

Les distributions immuables (comme feu CoreOS) garantissent une cohérence ultime. Pas de gestion de paquets, donc ni ajout ni suppression ni mises à jour possibles. Tout est gravé dans le marbre. Pour protéger le marbre, la partition racine est montée en lecture seule. Note suivante : "Ajout de packages dans des distributions atomiques". Le choix est extrême, mais l’idée est de servir de socle pour une abstraction de plus haut niveau. Imaginé pour les conteneurs, ils peuvent aussi gérer des machines virtuelles.

Pour mettre à jour, il suffit de redémarrer sur une nouvelle version. Techniquement, il y a deux partitions bootables, la courante, en lecture seule, la version suivante sur laquelle on a appliqué des patchs, soit n et n+1. Si le redémarrage de mise à jour se passe mal, rembobinage sur la dernière version connue comme stable.

Ma première erreur consistait à penser que distribution atomic et distribution immutable désignaient la même chose.

Les distributions immutables ont les caractéristiques suivantes :

  • Système de fichiers racine en lecture seule
  • Protection contre les modifications accidentelles
  • Peut ou non avoir des mises à jour transactionnelles

Les distributions atomics ont les caractéristiques suivantes :

  • Toujours immutable (par nature)
  • Mises à jour transactionnelles (tout ou rien)
  • Capacité de rollback complet
  • Basé sur des images système versionnées (généralement OSTree)

Les distributions atomic modernes, telles que Fedora CoreOS, Fedora Silverblue permettent en plus :

  • La modification de l'image de manière transactionnelle, par exemple d'installer des packages supplémentaires via rpm-ostree
  • Personnalisation tout en gardant les bénéfices de l'approche atomic

En 2016, lors de ma première utilisation de Fedora Atomic Host, j'avais compris que cette distribution était immutable comme CoreOS, sans réaliser qu'elle était aussi atomic. Contrairement à CoreOS qui interdisait tout ajout de packages système, Fedora Atomic Host permettait déjà via rpm-ostree d'installer des packages de manière transactionnelle (package layering), tout en conservant les bénéfices des mises à jour atomiques et du rollback.

À l'époque, CoreOS mettait l'accent sur son approche "100% conteneurs" et son immutabilité stricte, ce qui m'avait fait passer à côté de cette différence importante.

Depuis le rachat de CoreOS par RedHat, Fedora CoreOS a changé d'approche en 2019 : elle reste atomic et immutable comme l'ancien CoreOS Container Linux, mais utilise désormais rpm-ostree et OSTree (au lieu du système dual partition A/B), et permet le package layering si nécessaire. La philosophie "100% conteneurs" reste encouragée, mais n'est plus une contrainte absolue.

D'après ce que j'ai compris, la terminologie autour des distributions immutables et atomic a évolué au fil du temps. Si les concepts techniques sont bien définis (immutabilité du système, mises à jour transactionnelles), leur usage dans la communication a varié selon les projets et les époques. J'ai l'impression que cette ambiguïté persiste aujourd'hui.

Voici une chronologie que m'a proposée Claude Sonnet 4.5 :

2013-2017: CoreOS Container Linux
           ├─ Atomic ✓ (dual partition)
           ├─ Immutable ✓
           └─ Package layering ✗

2014-2018: Fedora/RHEL Atomic Host
           ├─ Atomic ✓ (OSTree)
           ├─ Immutable ✓
           └─ Package layering ✓ (rpm-ostree)

2018:      Rachat CoreOS par Red Hat

2019+:     Fedora CoreOS (fusion des deux)
           ├─ Atomic ✓ (OSTree)
           ├─ Immutable ✓
           ├─ Package layering ✓ (possible mais découragé)
           └─ Philosophie: conteneurs first, mais flexible

Note suivante : "Ajout de packages dans des distributions atomiques".

J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈 #distribution-linux, #CoreOS

Le 22 septembre, j'ai commencé à explorer CoreOS, sans me douter que j'allais tomber dans un tel rabbit hole 🙈.
J'ai commencé une note qui dépasse maintenant 4000 mots, et après plus de 3 semaines, je ne l'ai toujours pas publiée.

Ce soir, je reviens à la méthode itérative qui me permet de garder la motivation. J'ai décidé de découper cette note en plusieurs petites notes, accessibles depuis cette note qui fait office de sommaire.

Liste en vrac des technologies mentionnées dans ces notes : CoreOS, libostree, rpm-ostree, butane, ignition, zincati, coreos-installer, composefs, OCI, Fedora Silverblue, Atomic OS, bootc, Universal Blue, Flatpak.

Sommaire des notes en lien avec CoreOS :