tang
Dépôt GitHub : https://github.com/latchset/tang
Journaux liées à cette note :
Setup Fedora CoreOS avec LUKS et TPM, non sécurisé contre le vol physique de serveur
Comme je l'ai dit dans cette précédente note, jusqu'il y a peu de temps, je ne m'étais jamais intéressé et j'avais même évité les technologies liées aux trusted computing.
Il y quelques jours, j'ai testé avec succès l'installation d'une Fedora CoreOS avec une clé de déchiffrement LUKS sauvegardée dans une puce TPM2 à l'aide de clevis.
Grâce à TPM, cette configuration évite de devoir saisir la clé de déchiffrement au moment du boot de l'OS.
Je trouve cette approche particulièrement pertinente sur une distribution CoreOS qui utilise zincati pour appliquer automatiquement les mises à jour de l'OS à des horaires définis (voir note à ce sujet).
Pour tester cette configuration, j'ai créé le playground install-coreos-iso-on-qemu-with-luks , qui me permet de tester localement l'installation dans une VM QEMU.
Pour émuler le TPM2, j'utilise swtpm et le BIOS UEFI Open source edk2-ovmf .
Dans ce test, j'ai choisi de créer et de chiffrer une partition pour stocker les données du dossier /var/, qui sur CoreOS est l'emplacement qui contient les données mutables (accessibles en écriture).
Voici la configuration butane de LUKS encryption avec les options TPM2 et clevis que j'ai utilisées (fichier complet) :
storage:
disks:
- device: /dev/nvme0n1
wipe_table: false
partitions:
- number: 4
label: root
size_mib: 15000
resize: true
- number: 5
label: var <=== label
size_mib: 0 # 0 = use all remaining space
luks:
- name: var <=== label
device: /dev/disk/by-partlabel/var
wipe_volume: true
key_file:
inline: password
clevis:
tpm2: true
filesystems:
- path: /var
device: /dev/mapper/var
format: xfs
wipe_filesystem: true
label: var
with_mount_unit: true
Je trouve le contenu de ce fichier de configuration assez simple et explicite.
J'ai ensuite créé un second playground install-coreos-iso-on-baremetal-with-luks.
L'installation automatique s'est déroulée sans problème sur un serveur baremetal.
J'ai testé la désactivation de TPM2 dans le BIOS : la console m'a alors demandé de saisir la clé manuellement. C'est plutôt pratique en cas de problème TPM, branchement du disque sur une autre machine…
La clé de chiffrement LUKS n'est pas stockée en clair dans le fichier ISO, il n'est donc pas nécessaire de sécuriser l'accès à ce fichier.
Attention, j'ai découvert que cette méthode n'est pas sécurisée en cas de vol physique du serveur !
Si un attaquant boot depuis un autre disque avec le même firmware et le même kernel, il pourra extraire en clair la clé LUKS stockée dans le TPM 🫣.
D'après mes recherches, la seule approche qui semble permettre à la fois la protection contre le vol physique et le reboot automatique serait d'utiliser clevis avec un serveur tang plutôt que le TPM.
Je compte tester cette configuration dans les prochaines semaines.