
Fusion de CoreOS et Atomic Project en 2018
Journal du dimanche 19 octobre 2025 à 15:56
Cette note fait partie de la série de notes : "J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈".
Note précédente : "2014-2018 approche alternative avec Atomic Project".
Suite au rachat de la société CoreOS par Red Hat en 2018, les projets CoreOS Container Linux et Fedora Atomic Host ont fusionné en juillet 2019 pour donner Fedora CoreOS.
D'après mon analyse, mise à part ignition, le projet Fedora CoreOS est construit sur les bases de Fedora Atomic Host et n'a gardé de CoreOS Container Linux que le nom "CoreOS".
Cette nouvelle distribution Fedora CoreOS reste atomic et immutable comme l'ancien CoreOS Container Linux, mais utilise désormais rpm-ostree et OSTree (au lieu du système dual partition A/B), et permet le package layering si nécessaire. La philosophie "100% conteneurs" reste encouragée, mais n'est plus une contrainte absolue.
Voici une chronologie sur l'histoire de CoreOS que m'a proposée Claude Sonnet 4.5 :
2013-2017: CoreOS Container Linux
├─ Atomic ✓ (dual partition)
├─ Immutable ✓
└─ Package layering ✗
2014-2018: Fedora/RHEL Atomic Host
├─ Atomic ✓ (OSTree)
├─ Immutable ✓
└─ Package layering ✓ (rpm-ostree)
2018: Rachat CoreOS par Red Hat
2019+: Fedora CoreOS (fusion des deux)
├─ Atomic ✓ (OSTree)
├─ Immutable ✓
├─ Package layering ✓ (possible mais découragé)
└─ Philosophie: conteneurs first, mais flexible
Note suivante : "Quelques outils CoreOS : coreos-installer, graphe de migration et zincati".
Journaux liées à cette note :
Quelques outils CoreOS : coreos-installer, graphe de migration et zincati
Cette note fait partie de la série de notes : "J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈".
Note précédente : "Fusion de CoreOS et Atomic Project en 2018".
coreos-installer
L'outil coreos-installer est un composant essentiel de Fedora CoreOS. Il propose différentes méthodes pour installer Fedora CoreOS.
La commande coreos-installer download
permet de télécharger tout type de version de CoreOS, sous différents formats, par exemple iso
, raw
, qemu
, cloud image, etc (toutes celles présentes dans la page download).
Ensuite, la commande coreos-installer install
permet d'installer la version téléchargée vers un disque. Cette commande est par exemple disponible à la fin du boot d'une image ISO. Contrairement à Fedora Silverblue qui propose d'installer la distribution avec Anaconda, l'installation de CoreOS s'effectue en cli via coreos-installer install
.
Ensuite, la commande coreos-installer install
permet d'installer la version téléchargée sur un disque. Cette commande est notamment accessible après le démarrage d'une image ISO. Contrairement à Fedora Silverblue qui utilise l'installateur graphique Anaconda, CoreOS s'installe exclusivement en cli via coreos-installer install
.
Toutefois, coreos-installer permet de préparer une installation automatique. La commande coreos-installer iso customize
modifie une image ISO existante pour y intégrer directement une configuration ignition, rendant l'installation entièrement automatisée au démarrage.
Voici un exemple dans mon playground : atomic-os-playground/create-coreos-custom-iso.sh
.
coreos-installer pxe
permet aussi d'effectuer une configuration automatique par réseau, via PXE, mais je ne l'ai pas testé.
Graphe de migration de versions
Lors de mes tests d'upgrade de CoreOS à partir d'une ancienne release (environ n-10), j'ai constaté que la transition vers la dernière version ne se faisait pas directement mais nécessitait le passage par des versions intermédiaires.
J'ai découvert que CoreOS maintient un graphe qui définit le parcours d'upgrade requis. Certaines versions intermédiaires doivent être installées pour gérer des breaking changes, comme la migration de configurations.
zincati
Un autre composant important de Fedora CoreOS est zincati, le service responsable de l'exécution des mises à jour automatiques.
zincati décide d'effectuer les mises à jour en fonction du seuil de prudence de déploiement (rollout_wariness
) et de la stratégie de mise à jour : immediate
ou periodic
(plage horaire définie dans la semaine).
CoreOS utilisant par défaut la stratégie immediate
, zincati détecte automatiquement les nouvelles releases dès le premier démarrage et lance immédiatement leur téléchargement, suivi d'un redémarrage.
Le téléchargement par deltas rend l'upgrade vers la dernière release très rapide.
zincati permet également de coordonner les mises à jour de plusieurs serveurs, fonctionnalité particulièrement utile dans le contexte d'un cluster Kubernetes. Je n'ai pas encore testé cette fonctionnalité.
Note suivante : "composefs, un filesystem spécialement créé pour les besoins des distributions atomic".
2014-2018 approche alternative avec Atomic Project
Cette note fait partie de la série de notes : "J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈".
Note précédente : "CoreOS de 2013 à 2018".
La première version d'Atomic Project paraît en 2014, avec rpm-ostree comme élément central, développé principalement par Colin Walters de Red Hat.
rpm-ostree utilise libostree comme fondation, composant qui lui confère "toute sa puissance".
OSTree composant central de Atomic Project
Colin Walters a créé libostree en 2011 pour les besoins de GNOME Continuous.
libostree est un outil qui s'inspire de Git, mais se spécialise dans la gestion d'arbres de fichiers complets de système d'exploitation.
Principales différences avec Git :
- Aucune copie lors des checkouts : libostree repose sur des hardlinks, donc pas de working copy du fait de l'immutabilité des fichiers.
- libostree préserve les contextes SELinux, les xattrs, les uid/gid, ainsi que des timestamps précis
- libostree peut gérer les device nodes (
/dev/zero
,/dev/null
…), les sockets (/run/systemd/notify
...), et tous les types de fichiers d'un filesystem d'OS - Un mécanisme de déduplication
- …
Avec OSTree, pas besoin de double partition
À la différence de CoreOS Container Linux qui utilisait le système de mise à jour A/B (seamless) system updates, Fedora Atomic Host (puis Fedora CoreOS) n'a pas besoin de deux partitions grâce à libostree.
Lors d'un upgrade, libostree réalise un "checkout" en utilisant la commande ostree-admin-deploy
.
Puis grub communique au kernel le paramètre ostree=
qui détermine sur quel déploiement booter.
Voici les avantages de l'utilisation de libostree par rapport au système A/B (seamless) system updates :
- libostree permet de conserver plusieurs déploiements, sans se limiter à 2
- Grâce au système de déduplication, libostree consomme beaucoup moins d'espace disque
- Grâce au téléchargement uniquement des deltas, les mises à jour sont très rapides
Néanmoins, alors que libostree offre techniquement la possibilité de créer autant de déploiements que souhaité, d'après mes tests, Fedora CoreOS semble actuellement limité à 2 déploiements seulement.
J'ai trouvé cette issue qui aborde ce sujet : support configuring host to retain more than two deployments.
rpm-ostree
Les utilisateurs d'Fedora Atomic Host n'interagissent pas directement avec libostree mais avec rpm-ostree.
rpm-ostree s'appuie sur les librairies libostree
et libdnf
pour installer des packages rpm et propose de nombreuses commandes d'administration de l'OS :
stephane@stephane-coreos:~$ rpm-ostree
Usage:
rpm-ostree [OPTION…] COMMAND
Builtin Commands:
apply-live Apply pending deployment changes to booted deployment
cancel Cancel an active transaction
cleanup Clear cached/pending data
compose Commands to compose a tree
db Commands to query the RPM database
deploy Deploy a specific commit
finalize-deployment Unset the finalization locking state of the staged deployment and reboot
initramfs Enable or disable local initramfs regeneration
initramfs-etc Add files to the initramfs
install Overlay additional packages
kargs Query or modify kernel arguments
override Manage base package overrides
rebase Switch to a different tree
refresh-md Generate rpm repo metadata
reload Reload configuration
reset Remove all mutations
rollback Revert to the previously booted tree
search Search for packages
status Get the version of the booted system
uninstall Remove overlayed additional packages
upgrade Perform a system upgrade
usroverlay Apply a transient overlayfs to /usr
Note suivante : "Fusion de CoreOS et Atomic Project en 2018.
J'ai étudié et testé CoreOS et je suis tombé dans un rabbit hole 🙈
Le 22 septembre, j'ai commencé à explorer CoreOS, sans me douter que j'allais tomber dans un tel rabbit hole 🙈.
J'ai commencé une note qui dépasse maintenant 4000 mots, et après plus de 3 semaines, je ne l'ai toujours pas publiée.
Ce soir, je reviens à la méthode itérative qui me permet de garder la motivation. J'ai décidé de découper cette note en plusieurs petites notes, accessibles depuis cette note qui fait office de sommaire.
Liste en vrac des technologies mentionnées dans ces notes : CoreOS, libostree, rpm-ostree, butane, ignition, zincati, coreos-installer, composefs, OCI, Fedora Silverblue, Atomic OS, bootc, Universal Blue, Flatpak.
Sommaire des notes en lien avec CoreOS :
- "En 2016, j'ai testé Fedora Atomic Host, une expérience pénible"
- "Peu à peu depuis 2015, le terme immutable est remplacé par atomic"
- "Ajout de packages dans des distributions atomiques"
- "Système de mise à jour d'Android, Chrome OS, MacOS et MS Windows"
- "CoreOS de 2013 à 2018"
- "2014-2018 approche alternative avec Atomic Project"
- "Fusion de CoreOS et Atomic Project en 2018"
- "Quelques outils CoreOS : coreos-installer, graphe de migration et zincati"
- "composefs, un filesystem spécialement créé pour les besoins des distributions atomic"
- "L'utilisation de OSTree par Flatpak"
- "Support OCI de CoreOS (image pull & updates)"
- "Convergence vers Bootc"